lundi 16 juillet 2012

Note by lou 12 juillet

    Delhi, nous sommes le 12 juillet. Nous étions en train de déjeuner dans un des nombreux restaurants cachés sur les toits de Pahar Ganj, lorsque la mousson sévissait et durait depuis plus de deux heures. Alors nous avons préféré griffonner quelques lignes à l’abri plutôt que de prendre une douche made in India.

Ce soir nous devons prendre notre premier train qui nous emmènera à Jodhpur dans la région du Rajasthan située plutôt au nord-ouest de l’Inde, et au sud-ouest de Delhi ; nous devons retourner à l’hôtel pour relever nos numéros de sièges, car nous avons booké des billets RAC « Registred Against Cancelation », c’est-à-dire que nous aurons une couchette uniquement si des réservations venaient à être annulées, au pire nous aurons toujours une place assise, peut-être une couchette à se partager. Nous avons laissé toutes nos affaires de camping, le carrix, les vêtements chauds ainsi que notre matériel d’escalade au guest house afin de voyager léger durant notre périple Rajasthanné. Nous espérons retrouver notre équipement à notre retour sur Delhi avant de se diriger vers le Tibet indien.

Il pleut toujours, le bruit de la pluie a tendance à estomper les furieux rugissements des klaxons des innombrables rickshaws, voitures et deux roues se frayant un passage entre la foule et la jungle mécanique de Pahar Ganj. La pluie nettoie l’atmosphère remplie de poussière et particules de monoxyde de carbone qui nous collent à la peau, la faisant retomber sur ce semblant de voie publique… La température descend de quelques degrés ce qui n’est pas pour nous déplaire. Il faut bien trouver des points positifs à la pluie ! A notre arrivée, pourtant il faisait beau. Nous sommes en période de pré-moussons  et il pleut une fois par jour pendant une dizaine de minutes, excepté aujourd’hui .

Notre arrivée était plutôt folklorique. Nous sommes arrivés, fatigués, à 7H30 du matin au centre de Delhi près de la gare ferroviaire. Un indien voulant nous aider nous informa que c’était la fête de Krishna pendant trois jours et qu’il fallait un « Permission Pass » pour accéder au quartier de Pahar Ganj, on lui indiqua que nous avions réservé une chambre dans un hôtel de ce quartier et qu’il nous attendait, ce dernier proposa alors de les appeler afin qu’il vienne nous chercher. Il prit son téléphone et composa le numéro de l’hôtel (il me montra le numéro sur l’écran) avant de me passer le concierge. Je lui indiquais que nous avions réservé une chambre au nom de Christelle, il me répondit après une minute de recherche qu’il n’avait pas ce nom sur son carnet de réservation et que l’hôtel était « FULL ». Dépité, je raccrochai le téléphone. L’indien nous indiqua alors l’office de tourisme et nous trouva un rickchaws pour 50 roupies. Après trois minutes de trajet nous nous retrouvions devant un office de tourisme qui  avait l’air d’une agence de voyage…..  Qui a tenté de nous vendre des prestations hors de prix… En bref on constatait qu’on nous prenait pour des pigeons de touristes que nous étions. Après s’être fait balader pendant deux heures nous avons trouvé une agence de tourisme agréée par le gouvernement Indien, nous sommes tombés sur  un autre indien qui parlait français. Ce dernier pouvait nous trouver une chambre pour une trentaine d’euros par nuit ce qui était hors budget vu que nous avons 14€ par jour et par personne pour vivre pendant 18 mois….  Nous lui avons raconté notre mésaventure avec le premier indien, il nous répondit qu’il fallait quand même qu’on aille à l’hôtel , qu’il devait nous attendre, que nous nous étions faits avoir comme beaucoup, et que la personne qu’on a eu au téléphone était un complice de l’énergumène qui voulait soit disant nous aider, et qu’il n’y avait besoin d’aucun « Permission Pass » pour aller là où nous devions aller…. Résultats des courses 70 roupies et 3 heures de perdus ; ça nous servira de leçon ! Vingt minutes après nous arrivions en sueur avec nos bagages à notre Guest House « The Spot » ; la réservation était bien enregistrée.

Nous venons à l’instant de commander une bouteille de bière, le serveur m’indique que la bouteille ça ne va pas être possible, mais qu’il peut en revanche nous la servir dans un service à thé ; « The Special Tea » J L’alcool est tabou en Inde, et si il a tendance à se démocratiser il est souvent dissimulé. Les indiens vont en général  sur les toits des hôtels pour boire à l’abri des regards indiscrets. La bière vient d’arriver dans une théière du style thermos en inox accompagnée de deux tasses opaques.

Notre hôtel n’avait que peu d’intérêt si n’est que nous avions un Wifi empirique, une fenêtre, un ventilateur et une pseudo salle de bain qui nous permettait de nous décrasser tout en lavant notre linge. Le personnel de l’hôtel était quant à lui bien sympathique et attentionné ; nous nous sommes même faits offrir plusieurs fois du Chai (thé au lait, english attitude of curse !). A noter qu’à l’entrée de notre rue (comme à l’entrée d’autres rues) il y avait deux pissotières pour hommes où nous sommes obligés de passer devant en respirant par la bouche ou en ne respirant plus du tout, afin d’éviter cette si caractéristique et si enivrante fragrance d’ammoniaque assez caractéristique de Delhi je trouve…. Fétide !

Cette odeur était aussi très présente également dans  le quartier de Chandni Chowk qui est un très grand bazar de quincaillerie s’étalant sur plusieurs rues avec en son centre la plus grande mosquée d’Inde « Jama Majiid ». Nous n’avons pas osé entrer dans ce lieu de culte, car il y avait à chacune des entrées des portiques de détections comme dans les aéroports internationaux, et j’avais dans mon sac à dos un couteau. Nous avons donc fait le tour. Chandni Chowk est vraiment à voir, mais je conseillerai aux âmes sensibles de s’abstenir. Si l’architecture datant de plusieurs siècles est très intéressante à voir au même titre que les pêle-mêles de fils électriques qui pullulent de tous les côtés descendant jusqu’à 70cm du sol par endroit, la saleté et le handicap de certains peuvent être rebutant. Nous comprenons maintenant le syndrome du voyageur, je pense que nous-mêmes ne pourrions pas bien vivre longtemps dans un tel quartier. Malgré tout nous nous sentons moins oppressé ici, dans ce quartier qui semble profondément plus authentique que Pahar Ganj.

Nous nous déplaçons surtout en métro car il est bien, bon marché et climatisé. Il y a un contrôle comme dans les aéroports pour accéder aux lignes du réseau ; un portique pour les hommes, un portique pour les femmes ! Il y a également des wagons réservés uniquement aux femmes mais ces dernières ont le droit de voyager dans n’importe quel wagon. C’est donc à métro que le troisième jour depuis notre arrivée, que nous sommes allés visiter le temple du Lotus, très beau temple dont l’architecture ressemble curieusement à l’opéra de Sydney.

La pluie a cessé, le vrombissement du chaos mécanique reprend de plus belle.

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1 commentaire:

  1. C'est tellement bien écrit que j'ai l'impression de lire un livre, un livre qui me rappelle d'ailleurs celui de la cité de la joie.
    Merci de nous faire partager!
    Love
    Milou

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